18/12/2014

Kолокол



“Les gens de ce village étaient fiers de descendre des criminels déportés du temps de Pierre le Grand, et les rues portaient le nom de leurs crimes: passage de Scélérats, des Dilapidateurs des Fonds de l'Etat, des Faux Monnayeurs... (Les habitants de Nikolskoie) faisaient partie d'une secte appelée "les sauteurs" et composaient des poèmes religieux racontant leurs essais infructueux pour s'envoler au ciel. Peu de temps avant notre arrivée, un drame s'était joué au village: ils avaient fixé le jour de leur départ et, fermement convaincus qu'ils ne seraient plus sur cette terre au matin, ils avaient distribué tous leurs biens à leurs voisins dépourvus d'ailes. Mais une fois qu'ils eurent repris leurs esprits, ils se précipitèrent pour récupérer leurs biens et une bataille terrible s'ensuivit. Les poèmes les plus récents que nous nous étions procurés racontaient comment un "sauteur" faisait ses adieux à sa ruche préférée avant de la donner. Mandelstam avait retenu ces vers par cœur et les récitait souvent: le sauteur n'avait pas envie de s'envoler au ciel, il se plaisait sur la terre où il avait ses ruches, une maison, une femme, des enfants...”

Nadezhda Mandelstam - Contre tout espoir

“And there were equally fabulous tales of a kingdom of Opona somewhere on the edge of the flat earth, where the peasants lived happily, undisturbed by gentry or state. Groups of peasants even set out on expeditions in the far north in the hope of finding this arcadia.”  

Orlando Figes – People's tragedy

“Le fond de l'histoire était que dans les montagnes du Khakhaze, sur le versant nord, impénétrable, du Saïan occidental, des géologues avaient découvert des hommes qui vivaient depuis plus de quarante ans totalement coupés du monde. Une petite famille. Deux des quatre enfants n'y avaient jamais vu d'autres humains que leurs parents et leurs aînés et ne connaissaient le monde humain que par ouï-dire.”

Vassili Peskov – Ermites dans la Taïga



01/11/2014

In Geneva



SUNDAY NOVEMBER 2nd, 2014
FORDE, Coulouvrenière 11, 1204 Genève, mail@forde.ch

DOORS 5 PM

– Screening of BLACK MAGIC MARKER (2009, 27’40’’) by artist DANI GAL.
The voice-over of poet and reggae promoter Henry W. Targowski, who recalls his visit to Lee ‘Scratch’ Perry’s Black Ark studio in Kingston, accompanies images of Lee Perry in his current house in Einsiedeln, Switzerland.
– Discussion between DANI GAL and experimental film historian XAVIER GARCIA BARDON. Potential topics: plane crash, dub, techno-spiritualism, Babylon, arson, public housing units, ganja, black boxes, White Ark, weapons of mass destruction, William Gibson, etc.

Drinks + soup + music by DJ BONGO MAN

FROM 9 PM
The evening continues at cave12 (rue de la Prairie 4, 1202 Genève) with a concert by Steve Hauschildt and a DJ set by our beloved Bongo Man.

Info: http://www.forde.ch

23/06/2014

Black Magic Marker

Recommended viewing!














































Black Magic Marker (Dani Gal, 2009, DV-video, color, sound, 27'40") 

Two major recorded events structure Black Magic Marker: the voice over of the poet and reggae promoter Henry W. Targowski, who recalls his visit to Lee ‘Scratch’ Perry’s Black Ark studio in Jamaica, and the visual depiction of Lee Perry's current house in Switzerland. Together, these two situations weave a narrative in which history and present appear inseparable.

Black Magic Marker can be viewed until June 27 on www.vdrome.org
With an introduction interview with Dani Gal by Xavier García Bardón.

07/06/2014

La harpe tremble encore et la flûte soupire


"La harpe tremble encore et la flûte soupire,
Car la Walse bondit dans son sphérique empire ;
Des couples passagers éblouissent les yeux,
Volent entrelacés en cercle gracieux,
Suspendent des repos balancés en mesure,
Aux reflets d'une glace admirent leur parure,
Repartent ; puis, troublés par leur groupe riant,
Dans leurs tours moins adroits se heurtent en criant.
La danseuse, enivrée aux transports de la fête,
Sème et foule en passant les bouquets de sa tête,
Au bras qui la soutient se livre, et, pâlissant,
Tourne, les yeux baissés sur un sein frémissant."

Excerpt from Alfred De Vigny's "Le Bal"